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Nombre de messages : 28 Date d'inscription : 04/11/2005
| Sujet: IMC - La maladie de Little 2/2 Dim 17 Déc à 23:15 | |
| Suite ... Troubles psychologiques
Les enfants IMC ne peuvent pas jouer comme les autres enfants et acquérir ainsi les notions d'espace, d'identité corporelle, de permanence du monde extérieur si naturelles aux autres. Les troubles de la vue, de l'audition ou du langage réduisent leurs possibilités d'échange avec les autres et rendent plus difficile la construction d'une personnalité équilibrée. Bien qu'ils soient souvent très gais et joyeux, ils ont du mal à vivre leur handicap, en particulier quand ils prennent vraiment conscience de son irréversibilité et à l'adolescence, et ils traversent des phases où ils deviennent dépressifs, tristes, nerveux.
Ce sont des enfants extrêmement sensibles et émotifs.
Les enfants IMC ont beaucoup de mal à contrôler leurs émotions. Ils ont souvent des réactions qui semblent exagérées, passant rapidement du rire aux larmes, de la tendresse profonde à l'agressivité incontrôlée. Ils peuvent facilement s'affoler face à une situation inhabituelle et perdre leurs moyens. Ceci est accentué par leur lenteur de réaction et les mettre en danger, devant une voiture qui sort d'un parking par exemple.
Les efforts énormes qui leur sont demandés en permanence pour leurs déplacements et pour leur acquisition des notions fondamentales réduisent leur énergie pour d'autres activités. Ils sont souvent plus lents que d'autres enfants et font montre d'une certaine inertie qu'il ne faut surtout pas prendre pour de la paresse, de la mauvaise volonté ou de l'indifférence. Même quand ils ont une intelligence supérieure, cette lenteur les conduit souvent à un retard scolaire difficile à rattraper.
Ils ont aussi une très grande difficulté à focaliser longtemps leur attention sur un sujet, on parle souvent de "parasitage" de la conscience.
Autres troubles possibles
Retards de croissance
Sans traitement, les enfants IMC sont fréquemment plus petits que la moyenne. De plus, les membres atteints ont un développement ralenti, car la contraction spastique du muscle empêche la croissance normale de l'os. Les enfants hémiplégiques peuvent ainsi présenter des membres plus courts du côté atteint.
Epilepsie
Elle atteint environ la moitié des enfants IMC, plus fréquemment les enfants spastiques qu'athétosiques. Les crises ne sont pas dangereuses, en général, et durent de quelques secondes à quelques minutes, au cours desquelles l'enfant peut perdre conscience et être agités de mouvements désordonnés. Il existe des traitements médicamenteux pour réduire les effets de l'épilepsie.
Troubles de l'audition et du langage
Des semi-surdités apparaissent chez 25% des enfants IMC, en particulier prématurés. Elles sont le plus souvent appareillables. Les difficultés motrices atteignant les muscles de la gorge et de la bouche peuvent rendre la parole difficilement compréhensible (c'est surtout les cas des enfants athétosiques). La rééducation orthophonique est alors d'une grande aide.
Retards mentaux
40% des enfants IMC n'ont aucune atteinte intellectuelle, mais 30% souffrent de retards légers, et 30% de retards plus graves. On réserve parfois le terme d'IMC aux enfants qui n'ont pas de déficience intellectuelle, et celui d'IMOC (infirmité motrice d'origine cérébrale) aux autres. Il est très difficile de séparer dans les tests standards un vrai retard mental des conséquences mécaniques des troubles neuromoteurs. Le déficit en expériences sensori-motrices conduit comme on l'a vu à des difficultés dans l'acquisition de la notion de nombre ou de la lecture, ou dans le raisonnement logique.
Les causes et le diagnostic
Des causes multiples peuvent conduire aux mêmes symptômes : un développement anormal de certaines zones du cerveau au cours de la grossesse, un défaut d'oxygénation à certaines étapes du développement, en particulier au cours de la naissance, ou un accident au cours des premiers mois de la vie (comme un traumatisme crânien ou une hémorragie). Ces troubles ne sont bien sûr ni contagieux ni héréditaires.
Causes prénatales
Difficultés prénatales
On pense aujourd'hui que le cerveau est endommagé avant la naissance dans 80% des cas d'enfants IMC, bien que les conséquences n'apparaissent que plusieurs mois après la naissance. Une hémorragie cérébrale ou un déficit en oxygène (hypoxie), qui peut être dû à un placenta endommagé, semblent les causes les plus probables de ces lésions. Parmi les autres causes recensées, on peut citer les infections contractées par la mère (rubéole, cytomégalovirus, jaunisse, toxoplasmose, affections urinaires, sida, herpès, syphilis), des intoxications (alimentaires, nicotiniques, alcooliques), une incompatibilité de facteur rhésus, une hypotension ou un diabète.
Prématurité
La prématurité est un facteur de risque très important: 25% des enfants IMC sont des prématurés (mais, heureusement, seuls 6% des prématurés sont IMC, bien que 20% présentent des signes de souffrance neurologique à la naissance). Le foie des prématurés, en particulier, n'est pas achevé et les pigments biliaires qu'il produit sont toxiques pour les ganglions de la base du cerveau (comme dans le cas des jaunisses) et conduisent à une athétose. Les petites hémorragies sont aussi plus fréquentes et peuvent endommager le cerveau. Les progrès accomplis pour sauver les enfants prématurés ont cependant eu la conséquence d'augmenter leur nombre parmi les enfants IMC. Anoxie périnatale
Le manque d'oxygène pendant l'accouchement ne serait responsable que de 10% des cas d'enfants IMC, selon des études américaines (bien que d'autres auteurs avancent un chiffre nettement plus élevé, de l'ordre de 40% à 50%). Les enfants ayant un indice d'Apgar faible (inférieur à 3), suggérant une anoxie sévère lors de l'accouchement, ont un risque IMC 250 fois plus élevé que les enfants ayant un indice d'Apgar normal (supérieur à 7). L'indice d'Apgar est calculé en notant (de 0 à 2) cinq caractériqtiques du nouveau-né: fréquence cardiaque, respiration, réactivité, coloration de la peau et tonus musculaire. Plusieurs médecins (à commencer par Freud) estiment cependant que les difficultés rencontrées lors de l'accouchement sont parfois la conséquence de troubles du développement rencontrés par l'enfant avant la naissance mais passés inaperçus pendant la grossesse.
Traumatisme post-natal
Enfin, 10% des cas d'enfants IMC peuvent être reliés à une méningite, une asphyxie partielle (noyade par exemple), une intoxication, une hémorragie cérébrale, ou à un traumatisme survenu dans les deux premières années de la vie.
L'aspect psychologique
Une image de soi atteinte
Les enfants atteints dans leur corps souffrent tous d'une profonde blessure narcissique, qu'il s'agissent de troubles de la motricité, de paralysie, de n'importe quelle maladie grave, ou même d'une disgrâce physique (ou ressentie comme telle, ce qui est le plus important).
Une blessure narcissique
L'enfant se sent différent et il a souvent une image de lui-même très négative et dévalorisante, que les autres s'empressent d'ailleurs de lui renvoyer sans même y penser. Que ce soit dans le cadre scolaire, dans la vie familiale, ou avec les enfants de son quartier, l'enfant atteint d'un handicap se sent inférieur aux autres, incapable de participer aux mêmes jeux, ou avec la même efficacité. Pour se préserver, l'enfant recourt naturellement alors à divers mécanismes psychologiques, et à 2 en particulier:
Régression. Il capte l'attention des adultes par un comportement "infantile" et se fait materner. C'est une protection qu'il ne faut pas détruire mais compléter par l'instauration d'exigences adaptées aux possibilités réelles de l'enfant, afin qu'il se rende compte qu'il peut réellement faire beaucoup plus de choses qu'il ne le croit.
Compensation. L'enfant se réfugie dans le rêve, l'imaginaire, stimulés par la lecture ou la musique. La grande sensibilité des enfants IMC est un atout qu'il faut savoir développer, en prenant garde au risque que l'enfant se coupe progressivement du monde réel.
La socialisation
Alors qu'au cours de la première enfance, l'enfant a l'expérience de relations asymétriques avec des adultes, il acquiert pendant la "seconde enfance", entre 6 et 13 ans, l'expérience de relations entre pairs avec les autres enfants. Cela pose évidemment un problème à l'enfant atteint d'un handicap. Il peut être tout à fait intégré à un groupe, mais il demeure le handicapé du groupe, que l'on aide gentiment mais qui ne peut jamais rendre service à son tour. Il n'y a pas la relation entre pairs nécessaire à la construction d'une personnalité équilibrée.
L'enfant a donc besoin, de temps à autre, de se retrouver avec d'autres enfants atteints du même handicap. Cela peut se faire à l'occasion de soins, mais de préférence pendant des vacances (il existe de remarquables centres de vacances rassemblant des enfants dont le handicap va de léger à sévère).SourceLa maladie de Little 1/2 | |
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